Depuis quelques temps, on voit apparaître des tribunes qui mettent à mal les méthodes agiles. Mais comment en est-on arrivé là ? Souvent, cela résulte d’une mise en place qui a oublié les fondamentaux de l’agilité.
Retour sur l'émergence de l'agilité
La vie avant les méthodes agiles
Flashback ! Retournons quelques années en arrière. Avant d’utiliser les méthodes agiles, on utilisait d’autres méthodes qui portaient les doux noms de “Cascade” ou de “Cycle en V”. Quand on se lançait dans un projet, on ne comptait que rarement en semaines, mais plutôt en mois ou années. Souvent, le produit qui sortait était finalement dépositionné dès sa sortie, le contexte marché ayant fortement évolué entre le moment où on l’a imaginé, et celui de sa mise en ligne.
Et l'agilité s'est généralisée
Au début des années 2000, c’est la révolution ! Le manifeste agile est publié en 2001, sur la base de méthodes qui commencent à bien tourner dans certaines entreprises (Kanban, Scrum). Très vite, de nombreuses entreprises comprennent les gains associés aux méthodes agiles et les adoptent. Depuis, on voit de nombreuses entreprises embrasser les principes clés associés à l’agilité :
- Gérer un produit porteur de valeur plutôt que de piloter des projets
- S’organiser en petites équipes autonomes et pluridisciplinaires
- Livrer fréquemment des incréments de produits
Et là, c'est le drame
Alors qu’il semblait y avoir un consensus autour de l’agilité et de ses bénéfices, de nombreuses voix commencent à s’élever pour remettre en cause les méthodes agiles : “Pourquoi Agile et Scrum sont catastrophiques ?”, “Agile doit être détruit, une bonne fois pour toute !” ou encore “Les développeurs devraient abandonner les méthodes agiles”.
Le pire dans cette histoire, c’est que ces prises de position n’émanent pas de n’importe qui. L’un de ces articles est signé de Ron Jeffries, l’un des signataires du manifeste agile !
Que s’est-il passé !?
Entre temps, l’agilité est devenue “mainstream”. Tout le monde veut en être, à tout prix. Ne pas être agile, c’est être ringard. Forcément, ça attise les convoitises, et de nombreuses entreprises se positionnent, et vous proposent des recettes magiques, toute faites. Les grands cabinets de conseils s’y sont mis, et commencent à y coller leur tampon. L’agilité est devenue l’offre organisationnelle par défaut.
Agile est devenu Agile™
Vous voyez l’esprit punk des années 70’s ?
Et maintenant, l‘esprit “punk” de certaines créations de grands couturiers ?
Et bien c’est exactement ce qu’il se passe avec l’agilité ! L’esprit initial de l’agilité a fini par se fourvoyer, on en a oublié les fondamentaux, pour seulement vouloir en retenir quelques codes.
L’agilité, un état d’esprit
Parce que oui, comme quand on est “punk”, être agile, c’est avant tout un état d’esprit. Toute institution qui vous promet l’agilité en suivant un guide détaillé est à côté de son sujet. Il n’existe pas de recette toute faite qui vous permet de devenir agile, car l’agilité, c’est avant tout s’adapter à votre contexte, à vos contraintes, et à vos problématiques.
Malgré tout, il y a bien quelques éléments sur lesquels s’appuyer. Une transition vers l’agilité, c’est souvent appliquer ces principes clés :
- Livrer régulièrement plutôt qu’en une seule fois via un “big bang”
- Lancer un MVP (Minimum Viable Product) plutôt que tout sortir d’un coup
- Travailler en équipe plutôt que chacun dans son coin, en parallèle
- Collaborer via des équipes pluridisciplinaires plutôt qu‘instaurer des silos
- Rendre autonome les équipes plutôt que les manager
- Voir l’échec comme une source d’apprentissage plutôt que comme une punition
Quels sont les erreurs fréquentes que l'on fait en parlant d'agilité ?
De fait, certaines erreurs ou certains lieux communs reviennent régulièrement quand on parle d’agilité :
- La première vise à réduire l’agilité à “Scrum”, alors qu’il existe d’autres méthodes, d’autres frameworks à appliquer. Il ne faut donc pas confondre le régime (les méthodes agiles) avec les différentes recettes existantes sur le marché (Scrum, Kanban, Lean, XP, LeSS, SAFe, …)
- La seconde porte à rendre indispensables certaines pratiques alors que rien ne nous y oblige, ou parfois pire, qu’elles ne sont pas forcément adaptées à notre contexte ! On peut penser à certains qui associent à la mise en place d’une démarche agile à certains outils de gestion de backlog (comme Jira).
- La troisième vise à promettre à des managers qu’ils conserveront leur posture au sein des équipes agiles. Vous voyez ces entreprises qui ont “recyclé” un manager d’équipe comme “Scrum master” ou “Product owner” en lui disant que oui, ce serait lui le responsable de la feature team ?
- Enfin, le dernier écueil nous amène à passer sur pleins de phases clés car on a “pas le temps”. C’est par exemple ne rien designer, ne rien spécifier ou ne rien tester… tout en se disant “on est agiles, donc on pourra corriger ça plus tard s’il le faut”. Dans ce cas de figure, on est plus vraiment dans l’agilité, mais on est “à l’arrache !”.
En résumé, comment implémenter l'agilité ?
Vous l’avez compris, le problème avec l’agilité, c’est avant tout notre manière de se l’approprier. A force de vouloir un guide tout fait, on a tendance à en oublier le contexte dans lequel on souhaite effectuer cette mise en place. A vous de trouver la recette qui vous convient le mieux. Vous pouvez utiliser un framework existant, mais surtout, adaptez-le à votre contexte. Finalement, c’est un peu comme quand vous cherchez une recette en ligne pour recevoir des amis. Il existe de bonnes recettes, mais la meilleure, c’est celle qui colle à votre goût !
Vous avez déjà consulté les commentaires sur Marmiton ?
Et bien c’est exactement cet état d’esprit que vous devez adopter en utilisant un framework agile
A partir de là, vous arriverez à livrer un maximum de valeur à vos clients, et ce, de la manière la plus rapide qui soit, tout en vous améliorant continuellement. Avouez-le, ça a l’air plutôt sympa, non ?
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